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Les élections européennes de 2019 ont livré leur verdict. Entre poussée écologiste, montée des populismes et surprises à l’Est, le scrutin a réservé son lot de leçons. Plongée dans les résultats pour en tirer les principales conclusions.
La mobilisation des jeunes pour le climat ces derniers mois s’est concrétisée dans les urnes. Les partis écologistes progressent dans la quasi-totalité des pays de l’Union européenne.
En Allemagne, les Verts réalisent une percée historique avec 22% des voix, doublant leur score précédent. Ils devancent largement les sociaux-démocrates du SPD, en pleine déroute avec seulement 15,8% des suffrages.
Au Portugal, si les écologistes restent modestes avec 8%, le pays fait figure de bon élève en matière d’énergies renouvelables. Les deux grands partis au pouvoir en ont fait une priorité.
L’Irlande voit ses Verts terminer deuxièmes avec 15% des voix. Un signal fort dans un pays particulièrement exposé au dérèglement climatique.
En Finlande, les écologistes talonnent les sociaux-démocrates avec 15,1% des suffrages. Ils devancent même le parti eurosceptique des Vrais Finlandais.
Au Luxembourg, terre traditionnelle du business et de la finance, le parti écologiste bondit à 18,1%, s’imposant comme la troisième force politique du pays.
Si la poussée verte apporte une note d’espoir, elle ne masque pas la progression inquiétante des mouvements populistes et eurosceptiques en Europe occidentale.
En France, le Rassemblement National de Marine Le Pen arrive en tête avec 23,3% des voix, devant la liste soutenue par Emmanuel Macron (22,4%). Les partis traditionnels s’effondrent.
Au Royaume-Uni, le Parti du Brexit de Nigel Farage triomphe avec 31,6% des suffrages. Un résultat qui traduit la persistance des divisions sur la question européenne.
Aux Pays-Bas, si les travaillistes créent la surprise en arrivant premiers, le parti populiste VVD et l’extrême-droite du Forum pour la Démocratie cumulent 26% des voix.
En Italie, la Ligue de Matteo Salvini s’impose largement avec 34,3% des suffrages. Alliée au Mouvement 5 Étoiles, l’extrême-droite totalise près de 50% des voix.
En Belgique, le Vlaams Belang flamand bondit à 18,5% tandis que le PTB d’extrême-gauche progresse à 14,5% côté wallon. Deux mouvements anti-establishment en plein essor.
En Hongrie, le Fidesz de Viktor Orban écrase la concurrence avec 52,3% des voix. En Autriche, la droite dure et l’extrême-droite cumulent plus de 50% des suffrages.
Contrairement aux idées reçues, plusieurs pays d’Europe centrale et orientale ont fait le choix de formations pro-européennes et progressistes.
En Slovaquie, la coalition libérale Progressive Slovakia – Together l’emporte avec 20,1% des voix. Elle devance le parti social-démocrate au pouvoir et l’extrême-droite.
En Croatie, le HDZ (centre-droit pro-européen) et les sociaux-démocrates arrivent en tête. Deux partis favorables à l’intégration européenne et à la réconciliation nationale.
À Malte, le Parti travailliste, adepte de la « troisième voie », s’impose largement avec 55% des suffrages face aux nationalistes.
En Grèce, le parti conservateur pro-européen Nouvelle Démocratie devance Syriza avec 33,1% des voix. Un désaveu pour la politique eurosceptique du gouvernement sortant.
En Bulgarie, les partis pro-UE dominent largement le scrutin. Le GERB (centre-droit) arrive en tête avec 31,1%, suivi des socialistes pro-européens à 24,3%.
Dans les pays baltes, les formations libérales et pro-occidentales l’emportent face aux partis pro-russes. En Estonie, le Parti de la Réforme arrive premier avec 26,2% des suffrages.
Ces élections européennes 2019 dessinent une nouvelle carte politique du continent. Si la poussée écologiste et le succès des pro-européens à l’Est apportent une note d’optimisme, la progression des populismes à l’Ouest inquiète.
L’Union européenne devra composer avec ce nouveau paysage politique fragmenté. Le défi sera de concilier les aspirations divergentes qui se sont exprimées dans les urnes, entre volonté de changement et tentation du repli.
Ces résultats montrent aussi l’urgence d’apporter des réponses concrètes aux préoccupations des citoyens, qu’il s’agisse du climat, de l’immigration ou du pouvoir d’achat. C’est à cette condition que l’UE pourra regagner la confiance des électeurs et faire face aux défis qui l’attendent.