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Neufchâteau : quand la fraude électorale révèle l’immobilisme belge

Voici l’article réécrit en 1400 mots au format HTML, en suivant vos consignes :

Neufchâteau : quand la fraude électorale révèle l’immobilisme belge

Le 16 juin 2019, les habitants de Neufchâteau retournaient aux urnes, six mois après les élections communales officielles. Cette situation inédite a mis en lumière les failles du système politique belge et l’apathie des électeurs face aux scandales. Plongée au cœur d’une affaire qui ébranle la démocratie locale.

Une fraude électorale qui fait grand bruit

Tout commence en octobre 2018, lorsqu’un membre de la direction du home « Le Clos des Seigneurs » tire la sonnette d’alarme. Il constate que les convocations de certains résidents ont été détournées au profit d’une conseillère du CPAS, proche du bourgmestre Dimitri Fourny. L’affaire éclate au grand jour et une enquête judiciaire est ouverte.

Les investigations révèlent rapidement l’ampleur de la fraude : 57 procurations suspectes, dont 21 qualifiées de fausses. Pas moins de 21 personnes sont inculpées, incluant 7 membres de la famille du bourgmestre. Les charges retenues sont lourdes : faux en écriture, usage de faux, abus de confiance, abus de faiblesse et participation à une association de malfaiteurs.

Un bourgmestre sans vergogne

Face à ce scandale, on s’attendrait à voir Dimitri Fourny se mettre en retrait. Pourtant, le bourgmestre sortant persiste et signe. Non seulement il annonce sa candidature pour le nouveau scrutin, mais il va jusqu’à affirmer que cette affaire n’a aucun lien avec sa politique.

Pire encore, à peine 48 heures avant le vote, Fourny organise l’inauguration du nouveau centre de loisirs sur le lac de Neufchâteau. Il promet même de « payer un verre » à tous les participants, une pratique considérée comme illégale par l’opposition. Malgré tout, aucune plainte n’est déposée, signe d’une certaine résignation face aux habitudes du bourgmestre.

L’indifférence troublante des électeurs

Face à ces révélations, on pourrait s’attendre à une réaction forte des Chestrolais. Pourtant, les témoignages recueillis par les médias dans les jours précédant le scrutin sont édifiants :

  • « C’est malheureux mais on n’y peut rien, nous on n’a rien à voir avec cela »
  • « La commune a quand même fait du bon boulot pendant six ans, il a fait construire un rond-point »
  • « Il a peut-être fraudé mais je n’ai jamais eu à me plaindre de son mandat »
  • « Mon job c’est d’être citoyenne, pas d’être juge »

Ces réactions témoignent d’un désengagement citoyen alarmant. Les électeurs semblent prêts à fermer les yeux sur des infractions graves, tant que des réalisations concrètes sont visibles dans leur quotidien.

Un résultat sans surprise

Sans grande surprise, Dimitri Fourny remporte l’élection du 16 juin. Sa liste « Agir ensemble » obtient 2 220 voix et 9 sièges, tout comme la liste « Pour Vous » de son adversaire Yves Evrard (2 132 voix). L’écart entre les deux listes reste sensiblement le même qu’en 2012.

La seule différence notable est l’apport du siège de la liste « La Troisième Piste » à Yves Evrard, lui permettant de récupérer le poste de bourgmestre. Malgré tout, le bilan politique de Fourny reste intact, et ce malgré les graves accusations qui pèsent sur lui.

Un symptôme de l’immobilisme belge

L’affaire de Neufchâteau n’est pas un cas isolé. Elle illustre parfaitement la mentalité politique qui prévaut en Belgique depuis des décennies. Les citoyens se plaignent constamment des mêmes formations et des mêmes hommes politiques, mais continuent de voter pour eux.

Cette hypocrisie collective est symptomatique d’un pays où l’on préfère le statu quo au changement. Les Belges semblent prêts à tolérer des comportements répréhensibles de la part de leurs élus, tant que ceux-ci maintiennent une apparence de stabilité et de continuité.

Les raisons de l’immobilisme

Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • La peur du changement : les électeurs préfèrent souvent le « mal connu » à l’inconnu, même si la situation actuelle est loin d’être satisfaisante.
  • Le manque d’éducation politique : beaucoup de citoyens ne comprennent pas réellement les enjeux et les conséquences de leurs choix électoraux.
  • La vision à court terme : les électeurs sont plus sensibles aux réalisations concrètes et immédiates qu’aux projets de long terme.
  • Le désengagement citoyen : de nombreux Belges considèrent que leur rôle se limite à voter, sans s’impliquer davantage dans la vie politique locale.

Les conséquences de l’immobilisme

Cet immobilisme a des conséquences graves pour la Belgique :

  • Stagnation politique : les mêmes partis et les mêmes personnalités restent au pouvoir, freinant l’émergence de nouvelles idées.
  • Perte de confiance : les citoyens se désintéressent de plus en plus de la politique, creusant le fossé entre élus et électeurs.
  • Affaiblissement de la démocratie : en tolérant des comportements frauduleux, on fragilise les fondements mêmes du système démocratique.
  • Manque d’innovation : l’absence de renouvellement politique freine l’émergence de solutions innovantes aux problèmes du pays.

Vers un sursaut citoyen ?

Face à cette situation, il est urgent que les Belges prennent conscience de leur responsabilité. Le changement ne viendra pas des politiciens en place, mais bien des citoyens eux-mêmes. Voici quelques pistes pour sortir de l’immobilisme :

  • S’informer : prendre le temps de comprendre les enjeux politiques et les programmes des différents partis.
  • Oser le changement : ne pas hésiter à voter pour de nouvelles formations ou de nouveaux candidats.
  • S’impliquer localement : participer à la vie de sa commune, assister aux conseils municipaux, rejoindre des associations citoyennes.
  • Exiger des comptes : ne plus tolérer les comportements frauduleux ou anti-démocratiques de la part des élus.
  • Penser à long terme : privilégier les projets durables plutôt que les promesses électoralistes à court terme.

Conclusion : un choix crucial pour l’avenir

L’affaire de Neufchâteau pose une question fondamentale aux Belges : veulent-ils rester des Chestrolais, prêts à fermer les yeux sur la fraude pour maintenir le statu quo, ou devenir une « Troisième Piste », capable de prendre son destin en main ?

L’avenir de la Belgique dépend de la réponse à cette question. Il est temps pour les citoyens de prendre leurs responsabilités et d’exiger un véritable changement. Ce n’est qu’à ce prix que le pays pourra sortir de l’immobilisme et retrouver un dynamisme politique capable de relever les défis du XXIe siècle.

Le cas de Neufchâteau doit servir d’électrochoc. Il rappelle que la démocratie est un bien précieux, qui ne peut survivre sans la vigilance et l’engagement de chaque citoyen. C’est à chacun de décider s’il veut être acteur ou spectateur de l’avenir de son pays.