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Le 20 octobre 2011, Mouammar Kadhafi était tué par des rebelles libyens. Dix ans plus tard, la Libye peine encore à trouver son équilibre politique et économique. Entre espoirs déçus et timides avancées, quel bilan peut-on tirer de cette décennie mouvementée ?
Début 2011, la vague du Printemps arabe déferle sur l’Afrique du Nord. En Tunisie et en Égypte, les dirigeants en place cèdent rapidement face à la pression populaire. Mais en Libye, Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 41 ans, refuse de lâcher prise.
Face à la répression violente du régime, les manifestations pacifiques se muent en insurrection armée. Le 17 mars 2011, l’ONU autorise une intervention militaire pour protéger les civils. Les frappes de la coalition internationale affaiblissent les forces loyalistes.
Le 20 octobre 2011, Kadhafi est capturé et tué près de Syrte, sa ville natale. Sa mort marque la fin symbolique de son régime, déjà renversé quelques mois plus tôt. Les Libyens célèbrent leur liberté retrouvée, mais l’euphorie sera de courte durée.
Privée d’institutions solides après 42 ans de dictature, la Libye plonge rapidement dans le chaos. Le Conseil national de transition, mis en place pour assurer la transition, peine à s’imposer face aux multiples factions armées.
En 2014, une nouvelle guerre civile éclate entre deux gouvernements rivaux : celui de Tripoli à l’ouest, reconnu par l’ONU, et celui de Tobrouk à l’est, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar. Le pays se retrouve divisé, offrant un terreau fertile aux groupes djihadistes.
Les tentatives de médiation internationale se succèdent, sans grand succès. En 2019, l’offensive du maréchal Haftar sur Tripoli ravive les tensions. Il faudra attendre 2020 pour qu’un fragile cessez-le-feu soit conclu.
Sous Kadhafi, la Libye jouissait du PIB par habitant le plus élevé d’Afrique, grâce à ses importantes ressources pétrolières. Dix ans après, le tableau économique est bien plus sombre :
Pour de nombreux Libyens, la situation économique actuelle fait regretter l’époque Kadhafi, malgré la répression politique. Un sentiment qui illustre l’ampleur du défi à relever pour les autorités de transition.
Depuis 2020, la situation semble s’améliorer progressivement. Un gouvernement d’union nationale, dirigé par Abdulhamid Dbeibah, a été mis en place avec le soutien de l’ONU. Sa mission : préparer des élections et réunifier les institutions.
Quelques signes encourageants sont à noter :
Cependant, de nombreux défis persistent. Les élections présidentielle et législatives, initialement prévues pour décembre 2021, ont été reportées sine die. Les désaccords sur le cadre constitutionnel et la présence de milices armées compliquent l’organisation d’un scrutin libre et transparent.
Si l’intervention de 2011 visait officiellement à protéger les civils, elle a ouvert la voie à une ingérence croissante des puissances étrangères dans les affaires libyennes :
Paradoxalement, c’est l’entente entre la Russie et la Turquie qui a permis une relative accalmie en 2020. Moscou et Ankara, soucieux de préserver leurs intérêts économiques, ont poussé leurs alliés respectifs vers un cessez-le-feu.
Dix ans après la chute de Kadhafi, la Libye reste un pays fragile. Les défis à relever sont nombreux :
Le chemin vers une Libye stable et prospère s’annonce encore long. Mais après une décennie de chaos, les Libyens aspirent plus que jamais à la paix et au développement. L’engagement de la communauté internationale et la volonté des acteurs locaux seront cruciaux pour relever ces défis et offrir un meilleur avenir au peuple libyen.