Temps de lecture : 6 minutes

Si l’être humain est irrationnel, il ne cesse pourtant de chercher à tout prix la logique qui se cache derrière toute chose. Aux côtés de la croyance, la science est l’un des éléments d’étude les plus anciens et les plus ancrés à l’histoire de l’humanité. Parce que le cerveau humain ne croit qu’en la rationalité, il en a fait une discipline. L’eScienciel de l’actu est une chronique bimestrielle dont l’objectif est de remédier à cette soif de logique. Le tout sur un ton léger et décalé.

La solution contre la dégradation du plastique enfin trouvée ?

Le plastique, ou plus précisément les microplastiques (la forme dégradée d’un polluant majeur de notre planète et de ses océans), viendrait de trouver son ennemi « naturel ». Et il ne s’agit de rien de moins que l’eau, de l’eau de nos robinets plus exactement. Aussi incroyable que cela puisse paraître. Selon une récente étude, cette eau serait à l’origine de la formation d’un genre de bouclier composé d’oligo-éléments (nutriments minéraux nécessaires à l’organisme) qui empêcherait la dégradation toxique du plastique. Une découverte majeure et essentielle par les temps qui courent où la lutte contre la pollution est devenue un enjeu d’avenir. Peut-être pourra-t-on un jour voir des bouteilles revêtant ce bouclier qui empêchera leur dégradation nocive. Espérons que les actes suivront enfin les promesses à l’écologie.

Les Mayas et les nombres, une longue histoire d’amour

Ces dernières années, le LIDAR (Light detection and ranging) a permis de découvrir un grand nombre de cités et de complexes construits par les civilisations méso-américaines. Mais récemment, il est surtout parvenu à démontrer qu’ils étaient construits selon des modèles cosmologiques bien particuliers. Tous ces « villages » sont constitués d’exactement vingt plateformes entourant toujours une place centrale. 20, un nombre qui n’est pas le fruit du hasard puisqu’il est l’unité fondamentale utilisée dans les calendrier mayas. Un nombre qui permet également d’avoir, au cours de l’année, au moins une plateforme en alignement avec un lever du Soleil. Cela implique l’existence, la connaissance et l’utilisation d’une astrologie antérieure aux calendriers mayas retrouvés. Soit une nouvelle forme d’un peuple bien plus évolué qu’on l’imaginait.

L’Antarctique, un continent de glace en feu?

Entre 145 et 65 millions d’année avant notre ère, l’Antarctique n’était pas l’étendue gelée que l’on connait aujourd’hui. Avant tout, il est de bon ton de rappeler que, contrairement à l’Arctique, le pôle sud est un continent et on trouve de la terme ferme en-dessous de la glace. Mais au Crétacé, il n’y avait aucune glace sur le continent sud. Un climat subtropical chaud et humide y régnait et les forêts y étaient denses et marécageuses. Aujourd’hui entièrement blanc, l’Antarctique était alors recouvert de forêts de conifères, fougères, plantes à fleurs et même des palmiers. Une analyse récente du charbon provenant des plantes fossiles d’une zone au nord-est de l’île James Ross (à l’extrême ouest de l’Antarctique) a démontré qu’il provenait d’arbres calcinés. Cela veut dire qu’il y a 100 millions d’années, le continent était non seulement feuillu mais en plus ravagé par des incendies de très grande ampleur causés par une activité volcanique très intense. Décidément, il n’a jamais fait bon vivre en Antarctique.

Eruption solaire du 28 octobre, Terre visée (c’est pas passé loin…)

Aurore boréale dans le ciel des îles Lofoten

Le 28 octobre dernier, une puissante éruption solaire a été enregistrée. Et la suite était loin d’être rassurante : la Terre était en réalité sur le chemin d’un « tsunami » de particules qui se déplaçait à plus de 1260 km/s qui devait nous frapper de plein fouet pour le week-end d’Halloween. Pas de quoi paniquer tout de même : les conséquences sur Terre n’auraient été qu’une avalanche de photographes chasseurs d’aurores boréales qui seraient apparues aux pôles et aux hautes latitudes (nord des USA et Canada, Écosse et pays du nord de l’Europe). Malheureusement pour eux, la vague de plasma est passée à côté, un peu plus au sud de la planète de ce qu’indiquait les prévisions. Les plus beaux clichés d’aurores polaires nous sont passés sous le nez, à un poil de cul [sic].

Toujours plus profond

L’épicentre du séisme se situait vers l’archipel d’Ogasawara, à 680 km de profondeur © Plans

En 2015, un séisme s’est produit au large du Japon. Jusque là, rien d’exceptionnel vu l’activité sismique de la région. Mais cette secousse n’avait pourtant rien d’ordinaire : il s’est produit à 750km de profondeur, ce qui fait de lui le tremblement de terre le plus profond au monde. Jusqu’à présent, on pensait même que les séismes n’avaient lieu que dans la croute terrestre (entre 15 et 80km d’épaisseur). Au-dessous, cela nous semblait tout bonnement impossible. La température, la pression, les roches qui y sont visqueuses : rien ne permettait le craquement ou les glissements responsables des tremblements de terre que l’on connait. Encore une preuve flagrante que l’on est loin d’avoir découvert tous les secrets que cache notre planète bleue.

Le retour des momies (toute ressemblance avec un film est purement fortuite)

Les centaines de momies découvertes dans le Bassin du Tarim (Chine) n’ont pas fini de livrer leurs secrets © Wenying Li – Xinjiang Institute of Cultural Relics and Archaeology

Il y a plus ou moins 100 ans, des centaines de momies vieilles de 2000 à 4000 ans ont été découvertes dans le bassin du Tarim en Chine. Jusqu’à présent, on pensait qu’il s’agissait de migrants venus d’Afghanistan, de Sibérie ou d’Asie centrale. Mais selon de récentes analyses d’ADN, ces momies pourraient être des natives de la région. Des échanges commerciaux, de connaissances et de pratiques agricoles avec des nomades venus des pays cités ne sont pas à exclure mais sans plus. Aucun migrant ne semble s’être implanté durablement dans la région à cette époque. Des traces de consommation de lait datant de 5000 ans ont également été découvertes grâce aux analyses ADN. Cela a permis d’ouvrir de nouvelles questions autour de la population et de la culture Xiaohe : comment, d’où et de qui ont-ils obtenus les technologies nécessaires à ce mode de vie? Quoi qu’il en soit, ces momies n’ont pas fini de dévoiler leurs secrets.

Océans sous acides

Ce n’est pas nouveau, l’une des principales causes du réchauffement climatique est l’augmentation des gaz à effet de serre. Et tout le monde connaît le dioxyde de carbone (CO2), le plus connu d’entre eux. Qu’il soit d’origine anthropique ou naturel, il est absolument partout. Y compris dans nos océans. D’ailleurs, c’est près de 25 à 30% du CO2 atmosphérique qui est absorbé par les océans terrestres. Mais concrètement, quelles en sont les conséquences? Faisons un peu de chimie (simplifiée, ne vous inquiétez pas). Une molécule de CO2 va rencontrer une molécule d’eau (H2O) et former, par un « mélange » de l’acide carbonique (H2CO3). Mais celui-ci est une molécule instable qui va devenir un ion hydrogène positif (H+) et acidifier le fluide où le CO2 est dissous : l’eau de mer passera d’un pH de 8,1 à 7,8. Encore plus aux pôles où près de 40% du CO2 y est capté. Une modification qui peut sembler minime mais qui se révèle fatale pour le plancton. Et comme le plancton est la base nourricière des écosystèmes marins, le phénomène est particulièrement destructeur.

3 Replies to “L’eScienciel de l’actu #2 : eau contre plastique, momies mystiques et le feu en Antarctique”

  1. C’est cool ça de petits articles condensés de la sorte. En plus, ils sont intéressants… Je viens de découvrir un nouveau business pour les distributeurs d’eau.

Laisser un commentaire