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Si l’être humain est irrationnel, il ne cesse pourtant de chercher à tout prix la logique qui se cache derrière toute chose. Aux côtés de la croyance, la science est l’un des éléments d’étude les plus anciens et les plus ancrés à l’histoire de l’humanité. Parce que le cerveau humain ne croit qu’en la rationalité, il en a fait une discipline. L’eScienciel de l’actu est une chronique bimestrielle dont l’objectif est de remédier à cette soif de logique. Le tout sur un ton léger et décalé.

L’ours polaire se met à la diète

L’ours polaire, le plus grand carnivore terrestre

En 2020, un phénomène assez inhabituel a été observé par un groupe de scientifique d’une station polonaise, dans l’archipel norvégien du Svalbard. Un ours polaire a dévoré un renne. Rien d’impressionnant a priori. En réalité, c’est loin d’être anodin. Contrairement à l’idée reçue, ours blancs et rennes peuvent cohabiter sans relation de prédateur-proie. Mais depuis quelques décennies, ce genre d’attaques est en augmentation. La raison est simple et malheureusement bien connue de tous : le réchauffement de la planète. Le réchauffement provoque la fonte des glaces aux pôles, donc la diminution de la surface de la banquise ce qui oblige l’ours à rester plus longtemps que la normale sur la terre ferme. Plus adaptés à la chasse sur glace, il est en effet très difficile pour les ours polaires de chasser les rennes, plus adaptés à la terre ferme. Voir un ours polaire tuer un renne, cela démontre l’urgence de leur situation. Si la tendance s’envenime, l’avenir de ce super prédateur est des plus incertains.

La mort enfin comprise ?

Des neuroscientifiques de l’université de Louisville (États-Unis) ont peut-être observé ce qu’accomplit notre cerveau lorsqu’on passe de vie à trépas. C’est en étudiant l’activité cérébrale d’un patient épileptique que la découverte a été faite. Le patient de 87 ans est malheureusement décédé à la suite d’une crise cardiaque. Mais de ce malheur, un heureuse coïncidence est survenue. Quinze minutes d’activité cérébrale au moment du décès ont été enregistrées. Cela a permis de voir que 30 secondes avant sa mort et 30 secondes après, un flot d’ondes cérébrales (appelées ondes gamma) surviennent en quantité. Ces ondes peuvent être associées à celles émises lors de la méditation, la récupération de mémoire, de flashback et des rêves. Cela pourrait enfin apporter des explications à ce qu’ont vu des personnes ayant vécu une expérience de mort imminente.  Ça permettrait également démontrer que notre propre cerveau est conçu afin de nous guider et de nous accompagner, même lors de notre mort. Les scientifiques insistent sur le fait que ces résultats doivent être pris avec des pincettes car étudiés sur un unique patient. Mais qui sait ? Peut-être pourrons-nous mettre le doigt sur une des plus grandes énigme de la vie qu’est la mort.

Des sites rituels et de chasses de 9000 ans refont surface

C’est vers le désert de Jordanie que nous nous dirigeons à présent, dans les montagnes Al Jafr’s Khashabiyah. Dix ans après le commencement des fouilles, une équipe d’archéologues franco-jordaniens a mis au jour ce qui pourrait être un des plus ancien modèle architectural découvert jusqu’à présent, datant de 7000 avant J.-C. Ces architectures sont connues sous le nom de « cerfs-volants du désert », dont les murs atteignent plusieurs kilomètres de long. La forme qu’arborent ces cerfs-volants permettaient de canaliser des grands troupeaux vers des espaces plus restreints afin de faciliter leur capture. Des poupées animales, des autels et des installations rituéliques indiquent que les chasses de l’époque étaient liées à un culte.

La migration des forêts boréales

Les forêts boréales font partie des étendues forestières les plus importantes de la planète : elles représentent 25% des surfaces forestières de la Terre avec 15,1 millions de km² et couvrent jusqu’à 10% de la surface terrestre. Cela fait d’elles des atouts capitaux au développement d’écosystèmes et de la vie. Mais encore une fois, le bouleversement climatique actuel vient encore tout chambarder. Des observations ont mis en évidence d’importantes modifications du territoire : les forêts boréales migrent vers le nord. Mais comment est-ce possible ? Comme les terres situées plus au sud se réchauffent, c’est celles situées plus au nord qui ont un climat plus favorable pour les espèces végétales habituées au climat boréal et qui s’y développent plus favorablement. Tandis que plus au sud, les végétaux se meurent et menacent la biodiversité animale et végétale. Les scientifiques ayant étudié le phénomène s’attendent à ce qu’il s’accélère au cours de cette décennie.

Baleines du désert

Colonne vertébrale d’une baleine découverte dans le désert de l’Arabie Saoudite © AFP

Prochaine destination, l’Arabie Saoudite, dans les falaises d’Al-Rashrashiyah au nord-ouest du pays. Des scientifiques y ont fait une découverte incroyable : un squelette de baleine. La dépouille daterait de l’ère de l’Eocène, il y a environ 37 millions d’années. Il s’agit plus précisément d’une colonne vertébrale articulée et complète : des côtes, des membres antérieurs, des omoplates articulées, des parties de crânes et de mâchoires inférieures appartenant à une espèce décrite comme rare par les chercheurs. Cette espèce appartient à la famille des archéocètes, l’ancêtre commun des baleines. À l’époque, cet animal se déplaçait sur la terre ferme. Cette découverte met au jour des informations capitales sur la répartition géographique du mammifère.

Autant en emportent les vents

Vous l’avez sans doute remarqué, mais dernièrement l’Europe a subi le joug de plusieurs tempêtes sur une courte durée. Eunice, Dudley et Franklin. Ces trois larrons météorologiques se sont succédés sur à peine 4 jours avec des vents atteignant presque les 200km/h au sud de l’Angleterre et 180 km/h au nord de la France. Le responsable : le Jet Stream (le petit saligaud), du moins en partie. En février, des vortex polaires combinés à un Jet Stream surpuissant ont engendrés toutes les tempêtes que nous avons connues. Ce phénomène n’est pas rare mais plutôt fréquents pendant les 2 premiers mois de l’année qui sont les plus sujets aux tempêtes. Une telle succession sur un cours laps de temps a déjà été observée à plusieurs reprise au cours des 50 dernières années. Il s’agit tout simplement d’un aléa du climat et le réchauffement climatique n’y serait pas lié, pour une fois.

FUUUSION !

Comme vous le savez sans doute, la Terre est soumise au mouvement des plaques tectoniques et des continents qui les surplombent. Au bout de quelques centaines de millions, voire milliards d’années, un phénomène répétitif, appelé « Cycle de Wilson », voit le jour. Les continents se rassemblent et fusionnent pour former un continent plus grand :  un supercontinent. Celui qui nous précède est bien connu de tous puisqu’il s’agit de la Pangée. Mais la question qui se pose est combien de supercontinents ont existé avant nous ? Remontons au premier, au primordial. Il y a 2.5 milliard d’années, « Ur ». On suppose qu’il s’agissait du tout premier supercontinent. Ensuite, vers 1.8 à 1.5 milliard d’années avant nous, vint : « Columbia » ou « Nuna » dont ont trouve encore des traces sur les continents actuels. Après sa fragmentation, les morceaux se sont à nouveaux agglomérés en autre continent, « Rodinia », il y a 1.1 milliard d’années. Ultérieurement, entre 633 et 573 millions d’années, c’est « Pannotia » qui lui succéda. Enfin vient cette bonne vieille Pangée, il y a environ 335 million d’années. Actuellement, notre monde est à son état de fragmentation maximal, ce qui pourrait dire qu’on est à mi-chemin avant la formation d’un nouveau supercontinent. Qui a déjà son propre patronyme : « Amasia ». Mais cela n’arrivera pas avant au moins 50 à 200 millions d’années.

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